mercredi 1 octobre 2014

Alfred Edmond TRAINSON, Mort pour la France

Alfred Edmond TRAINSON est né à Luzé le 2 juin 1892, de Charles TRAINSON, journalier de 29 ans, et de Victorine GUIET, 31 ans, sans profession. C'est leur deuxième fils. L'aîné s'appelle Adolphe Charles, il a 5 ans.

Acte de naissance - Archives d'Indre et Loire
Après Alfred Edmond naîtront encore 1 fille, Madeleine Victorine, puis 2 garçons : Paul et Henri Georges.
En 1912, à 20 ans, Alfred Edmond est enregistré par l'administration militaire au bureau du Blanc (36). Il portera le n° de matricule 815. 
Les archives départementales de l'Indre n'ont pas (encore) mis en ligne les registres matricules enregistrés au Blanc. Espérons que le centenaire de la Grande Guerre les convaincra de partager ces riches documents prochainement.
En tout cas, je ne me suis pas laissée abattre et j'ai trouvé la fiche matricule n°815, voir ci-dessous.


Fiche matricule n°815, bureau du Blanc, classe 1912

Nous avons accès à cette fiche librement car elle est celle d'un soldat décédé lors de la Première Guerre mondiale ayant obtenu la mention "mort pour la France". 
Sa lecture nous apprend qu'Alfred Edmond était caporal du 66è régiment d'infanterie.

En fouillant un peu, on peut trouver l'historique du 66è régiment. On y apprend qu'il est parti de Tours en août 1914 pour Nancy. Il est ensuite transporté en Champagne le 6/09. 

Le Journal des marches et opérations permet d'affiner les informations. Le convoi a quitté Tours en train le 5/08 au matin. 3412 hommes, 182 chevaux et un peu de matériel. Dès le lendemain, tout en protégeant l'arrivée d'autres régiments, le 66è surveille la ville de Nancy. Le récit est précis sur les horaires et les communes de cantonnement ou de halte. On pourrait facilement en faire la carte. Après être resté plusieurs jours en périphérie de la ville, le 11 août le régiment la traverse sous une chaleur accablante. Ensuite plusieurs jours de manœuvres, canonnades, contournement, soutient à d'autres corps d'armées. Le 8 septembre, "à 3h 1/2, l'artillerie allemande ouvre un feu d'enfer." Le 66è est alors au milieu d'un bois, avec peu de visibilité. A 4h une fusillade intense éclate "De nombreux officiers sont tués ou blessés, et certaines unités sont désemparées et n'obéissent plus à aucune direction."
Pertes du jour : 11 officiers tués et 14 blessés sur 55. "Le soir du 8 septembre 1287 hommes manquaient à l'appel."
Ensuite les manœuvres et échanges de tirs ont continué ici comme ailleurs.

Alfred Edmond ne tiendra pas 2 mois et perdra la vie à Mourmelon le Grand, des suites de ses blessures. Il avait 22 ans.

C'était il y a 100 ans.

Livre d'or