mardi 4 septembre 2007

Extrait des mémoires de Madeleine Dupuy

Vous trouverez ci-dessous un extrait que je reproduis ci-dessous avec l'autorisation de Colette. Si quelqu'un me le demande je retirerai ce témoignage qui nous permet de nous approcher un peu de nos anciens et de comprendre un peu leurs vies.
Que Colette et Madeleine soient ici remerciées.

"Madeleine ne va plus au bal sauf en de rares occasions et Robert se contente de jouer aux cartes avec ses copains. Ils décident de se marier, malgré l'opposition d'Hermance qui ne désarme pas. Robert loue un petit logement meublé dans lequel il installe la photo de Madeleine et il rentré à Dangé où son dossier de mariage est complet y compris l'autorisation de ses supérieurs militaires. Le notaire se rend chez Hermance et son mari pour obtenir leur consentement et signer le contrat de mariage. Le jour du mariage, le 13 août 1932, à la mairie et à l'église de Dangé, ils seront absents. Adolphe a rendez-vous chez un médecin à Tours et sa femme l'accompagne... Leur absence jette un froid mais n'empêche pas une certaine gaieté de s'installer, le mariage se déroule joyeusement dans le grenier récemment refait à neuf, tendu de draps blancs et garni de fleurs, l'assistance est rehaussée par la présence de M. Jean de Bony représentant ses parents propriétaires de la Davière et de la ferme de la Fontaine et celles du régisseur M. Roy, son épouse et leurs deux fils. La robe de la mariée a été faite par la cousine Laure Minier dont les talents de couturière sont fort appréciés de la clientèle locale. La date du 13 avait été choisie par commodité, pour profiter de trois jours consécutifs : le samedi 13, le dimanche et le lundi 15 août, jour férié, Madeleine inquiétée par les sombres dictons des superstitieuses avait consulté Monsieur le Curé qui l'avait pleinement rassurée.
Les frères et soeurs de Robert n'approuvaient pas vraiment la décision d'Hermance. Maurice et sa femme Marie n'avaient pas hésité, ils étaient présents accompagnés de leurs trois enfants, Zéna aurait peut-être suivi sa mère mais Georges son mari était indigné et le disait haut et fort, Gisèle, la petite soeur portait une robe achetée par son frère Robert et elle offrait un cadeau payé par Georges. Zéna fit peut-être une remarque qui déplût à Georges, il y eut dispute et Georges laissa sa femme et ses deux enfants.
Le lendemain du mariage, Adolphe prend la voiture à cheval pour aller à La Haye Descartes chercher le mari de sa fille qui se laisse ramener dans le droit chemin pendant que la noce fait encore un bon repas et va danser à Dangé, Robert s'éclipse pour aller saluer ses parents, Madeleine ne l'accompagne pas mais il revient avec une invitation pour le dimanche suivant, Hermance les attend le samedi soir afin que la famille réunie fasse une entrée remarquée à la grand messe le lendemain. Le jeune couple va donc dîner et coucher dans la belle maison et se rend à l'église surveillé par les commères derrière leur rideau. A partir de ce jour Madeleine abandonne la place léguée par sa grand-mère Françoise et s'installe chaque dimanche dans les places réservées à la famille Gagneux. Après treize jours de permission, Robert part en manoeuvres à La Courtine puis revient chercher sa jeune femme."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Evidemment il n'est pas question de porter un jugement,il faut savoir qu'après ces débuts difficiles Hermance a été une belle mère correcte,elle a accueilli sa belle fille dans sa maison pendant les 5 années de guerre et elle a été pour moi une grand mère affectueuse,essayons à notre tour d'éviter semblables heurts et s'ils se produisent effaçons les le plus vite possible,les vieilles rancoeurs n'apportent que tristesse et aigreur,vive la famille
Colette