jeudi 13 février 2014

Le document du mois

Sophie Boudarel propose ce mois-ci d'évoquer un document qui nous touche particulièrement. C'est un choix bien difficile à faire pour moi. Choisir est exclure, dit-on...


Pourtant voilà sur quoi mon choix se porte.
En août 2011, je suis allée au château de Vincennes consulter les archives du Service Historique de la Défense, j'en avais parlé ici. J'avais enfin pu consulter le dossier de Georges. Lire son écriture, et tourner les pages d'un dossier qu'il avait lui-même écrit à la plume. 60 ans séparaient la clôture de ce dossier par la commission régionale d'homologation de grade FFI et ma lecture attentive. 
Mon arrière-grand-père a toujours eu l'humilité de ne laisser son nom dans aucun groupe de résistants. Il n'a jamais cherché la gloire personnelle dans ses faits d'armes, à travers ses actes, de sabotage, d'information, ou de fourniture d'armes et de faux papiers... donc il n'a pas eu de reconnaissance de son appartenance aux FFI (Forces Françaises Intérieures).
En lisant ce dossier d'une vingtaine de pages j'ai cru en lui, j'ai été terriblement fière d'apprendre ce qu'il a fait, au risque de mettre sa famille en danger, et sa vie a failli basculer plusieurs fois. J'ai eu la confirmation de son appartenance au groupe BAOBAB dont j'avais déjà entendu parlé, mais sans avoir de certitude jusqu'alors. J'ai aussi été terriblement déçue de comprendre que la seule reconnaissance qu'il demandait 15 ans après la fin de la guerre, à ses pairs, ne lui avait pas été acceptée. Pourtant il l'avait porté cet insigne FFI (Croix de Lorraine) à la Libération, reçu des mains du commandant Roche, alias Capitaine Caillou...

Les actes d'état civil ne sont pas moins importants ou moins émouvants. Mais cette visite au SHD de Vincennes laisse en moins une émotion particulière...
Georges n'a pas démérité. Je suis si fière de lui...

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