mercredi 8 novembre 2023

G comme... Guerres

En remontant le temps et l'Histoire, on empile les actes d'état civil et puis on essaye de s'imaginer ce que nos ancêtres ont connu. Mes origines sont exclusivement françaises. 

La branche maternelle de mon arbre généalogique (= ascendance directe) n'a perdu personne lors des deux guerres mondiales. Mais j'ai quand même de quoi raconter ici.

Ma grand-mère maternelle est née en 1934. Quelques années plus tard la France est coupée en deux. La ligne de démarcation se situe à 50 km de chez ma grand-mère. Dès juin 1940, son père Henri Georges TRAINSON s'engage dans la résistance. Pendant toute la guerre il contribue au passage de la ligne pour des évadés de camps de prisonniers. A partir de 1941, il constitue un dépôt d'armes chez lui sur les instructions d'un capitaine de gendarmerie. Il commit d'autres faits de résistance encore et surtout ma grand-mère, comme le reste de la fratrie, avait pour consigne de ne rien dire, surtout à quiconque demanderait... Au cours de mes recherches, plusieurs décennies plus tard, je feuilletais une publication de la presse locale commémorant les événements nationaux en reproduisant des coupures d'époque. Ma grand-mère pris peur à la vue d'un portrait. Elle m'expliqua que cette femme était venue par trois fois à la maison, pendant la guerre. Et les trois fois elle avait demandé à voir son père, et chaque fois il avait été prévenu et s'était carapaté. Sous le portrait, j'ai lu le nom de Clara Knecht. Il est facile aujourd'hui d'en savoir plus. C'était une Alsacienne qui servait de traductrice pour la Gestapo à Tours lors des séances de torture. Mon arrière-grand-père a survécu à la guerre jusqu'en 1960. On ignore ce qu'est devenu Clara Knecht, condamnée à mort par contumace le 6 septembre 1945 par la cour de justice d'Indre-et-Loire.

J'ai pu consulter le dossier de demande de reconnaissance FFI de mon ancêtre, au Service Historique de la Défense, écrit de sa main, relatant certains faits de résistance. Il n'obtint pas le titre, car il n'a jamais prêté allégeance à aucun organisme de résistance, pourtant il a contribué à tous ceux qui ont sillonné sa campagne.

Du côté de mon grand-père : né en 1931 et donc trop jeune pour être mobilisé en 1939. Son père avait 6 ans en 1914, trop jeune pour la Grande Guerre, mais pas pour la Seconde Guerre, il avait 31 ans... je n'ai pas trouvé de fiche matricule au nom de Gabriel Marius COUBARD (bureau de Châtellerault - classe 1918).

Il y a bien eu des prisonniers, ou des décorés, et même un dont le nom a été gravé dans la pierre de deux monuments aux morts, mais c'étaient des collatéraux (cousins, oncles....). J'en ai déjà parlé ici, il suffit de cliquer sur le libellé Monument aux morts pour en lire plus.

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